Marcel Lecomte

Publié le par Wout Hoeboer

galerie de la madeleine bruxelles
4 janvier 1963 exposition wout hoeboer


formes et espaces chez  wout hoeboer
par marcel lecomte

les collages de wout hoeboer sont constitués le plus souvent d'éléments doubles peut-on dire qu'ils soient dans chaque oeuvre accomplie à la recherche l'un de l'autre manifestement ils se perçoivent s'observent prévoient leur accord avec le désir de durer dans cet accord et de transformer l'instant en richesse
l'on voit bien qu'ils n'ont de sens de portée que l'un par l'autre ils se tiennent parfois dans une certaine distance mais en relations nécessaires de lumière et d'ombre ils ne se marquent pas d'images anthromorphiques s'il leur arrive cependant de se répondre à la manière du texte de la table d'émeraude et de montrer qu'ils sont de haut en bas pour le miracle d'une seule chose l'on voit alors leur matière se transmuter
ce qui est donné dès l'abord n'intéresse pas wout hoeboer s'il ya une affirmation ou une déclaration dans ses peintures elle est celle d'un perpétuelle remise en question de l'intensité des formes il ne s'agit pas de dire une chose mais de montrer  l'inépuisable en suspens
l'on sait toute la fatigue qui est venu en peinture de la contemplation de l'image directe réaliste ou naturaliste du siècle dernier (bien que incontestablement certaines de ces images demeurent toujours singulièrement obsédantes dans la mesure où elles sont en quelque manière tournées vers le spectateur et où par là le regard des choses qu'elles figurent pèse sur le spectateur même danas la mesure où de telles images se donnent à voir et en même temps se font question qui s'adresse à ce spectateur) mais wout hoeboer appartient bien à ce courant pictural qui a voulu rompre l'image et ses illusions mais à l'intérieur d'un tel courant il poursuit une expérience très personnelle
il a décidé d'écarter toute image directe au reste dans la nature même ne peut-on être saisi tout d'abord par le mouvement des choses qui, lui, compromet l'équilibre de l'image ruine sa fixité alros dans une telle optique la matière physique prend un autre tour elle s'intériorise se célébralise mais à de certains moments sur la toile réapparaît tout de même en spectralité oh surprise une sorte d'image seconde faite d'ombre riche il arrive chez wout hoeboer que se constituent ainsi des vertiges d'architectures, tantôt il s'agit de girations suscitées par un courant de libres forces cosmiques et faisant sauter hors de leurs catégories habituelles tels éléments violemment brouillés tantôt ce sont telles figures soides qui viennent à éclater pour soudain retrouver dans la toile suivante un repos de leurs géométries ruinées disloquées mais qui par là même à nouveau se solennisent acquièrent ainsi rompues un autre spectre qui les fait paraître détournées brusquement de tout devenir et disposées dans un ordre inédit et en quelque sorte contemplatif  assez curieusement certaines toiles de wout hoeboer et  ausi quelques collages témoignent semble-t-il d'une amorce de structure labyrinthique mais ce n'est  qu'une amorce signifiante cependant en réalité l'artiste veut se  voir dans ses possibilités enfouies il ne pourrait supporter de ne pas se reconnaître dans l'intégralité de ses signes
le bonheur du créateur ne réside-t-il pas en effet dans ce qu'il fait surgir qui au premier moment cependant lui peut apparaître comme une sorte d'inconnu mais que soudain il reconnaît en tant que part intime de son mythe même s'il provoque ensuite la destruction de ces éléments quitte à les faire resurgir comme données éternellement revécues
en réalité en art il y a un mystère qui concerne chaque époque de création ou mieux chaque mouvement créateur en sorte que d'une certaine manière nous devons malgré tout nous attacher à percevoir la peinture actuelle (bien que dans la plupart des cas elle refuse l'objet et le sujet) non autrement que la peinture d'autrefois si nous adoptons cette position intellectuelle nous viendrons certainement à être touchés par des aspects de la peinture ancienne que antérieurement pouvaient voiler à nos yeux la présence de l'objet et du sujet de la toile
mais ce qui est peutêtre tout de même spécifique de la peinture actuelle ce sont les rapports que le peintre lui-même entretient avec elle il est manifeste par exemple que che wout hoeboer nous pouvons observer un sens des rythmes des systèmes de mouvements qui travaillent la matière physique et ce sont ces rythmes et ces mouvements mêmes qui s'instituent aussi dans l'esprit de l'homme l'indication de ce rapport est précieuse
il est évident que wout hoeboer se forme aussi en tant que créateur par la projection la réflection de ses propres oeuvres sur lui-même oui par de telles projections et réflections sur ses zones délicates de conscience
le peintre se médite par ses oeuvres ses mouvements intimes sont stimulés par la contemplation sur la toile du résultat de l'opération picturale
avec wout hoeboer nous sommes bien sûr loin de la grèce et de ses catégories connues hoeboer appartient bien aux nouveaux espaces dont quelques hommes ont la révélation aujourd'hui
l'on imagine hoeboer liant le mouvement à la patience sans doute guette-il l'instant mais il sit comment en convertir la saveur dans son tableau qui est pour lui comme pour tout véritable créateur un élément de l'organisation secrète de sa vie























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